Entre mémoire et beauté : les paysages suisses dessinés au XIXe siècle.

Une Suisse dessinée avant la photographie

Bien avant l’essor de la photographie, le dessin et la gravure étaient les seuls moyens de figer la beauté des paysages et de transmettre la mémoire des lieux. Au XIXe siècle, la Suisse devient une source d’inspiration inépuisable pour les artistes : Alpes, lacs, villages suspendus aux montagnes, tout devient prétexte à la contemplation et à la création.

Ces œuvres, souvent réalisées à l’aquarelle, au crayon ou à la plume, constituent aujourd’hui un patrimoine graphique d’une immense valeur historique et artistique.

Dessiner le territoire, écrire l’histoire

Les représentations du paysage suisse ne sont pas de simples illustrations : elles participent d’un véritable travail d’historiographie. À travers elles, on observe non seulement la transformation du territoire, mais aussi l’évolution des sensibilités, la naissance du tourisme alpin, et la construction d’une identité nationale autour de la nature.

Château d'Aigle

Dans ces œuvres, le réalisme topographique se mêle souvent à une vision romantique et poétique du pays. Le paysage devient miroir d’une époque, empreint de spiritualité et d’émotion.

Un patrimoine préservé à Bex : la Fondation Strasser-Anex

C’est précisément ce patrimoine graphique du XIXe siècle que s’attache à préserver la Fondation Strasser-Anex, située à Bex. Constituée autour de la collection rassemblée par Frédéric Henri Strasser, passionné d’art et amoureux de sa région natale, la fondation conserve de nombreuses œuvres représentant les paysages du Grand District d’Aigle et des Alpes suisses.

Parmi les trésors de la fondation : dessins, gravures, aquarelles réalisés par des artistes suisses et étrangers, témoins d’un temps où le regard artistique s’alliait à la rigueur documentaire.

Une mission de transmission

La Fondation Strasser-Anex ne se contente pas de conserver ces œuvres. Elle les rend accessibles au public à travers des expositions, des publications et un travail de valorisation constant. Elle participe ainsi à la diffusion de la mémoire visuelle de la Suisse, et à la sensibilisation du public à l’importance de ces documents dans l’histoire de notre territoire.

Chaque visite à la fondation est une immersion dans une époque révolue, où l’art était un moyen de connaître, d’aimer et de raconter le pays.

La Dent de Morcles

Pour conclure, Les paysages suisses dessinés au XIXe siècle sont bien plus que de belles images : ce sont des fragments de mémoire, des témoins silencieux de notre histoire commune. Grâce à des institutions comme la Fondation Strasser-Anex, ce patrimoine est non seulement sauvegardé, mais transmis aux générations futures, dans le respect et la passion.

Dos Santos Alessio.